dimanche 24 décembre 2017

Feedback #21 : La Communication

En ce dernier article de l'année 2017, je souhaitais intervenir sur un sujet du quotidien, nous concernant tous, à tout moment de la journée, mais que nous négligeons beaucoup trop...

Cette thématique concerne la communication

En pleine ère du numérique, de la technologie, de la communication instantanée, nous avons la sensation de maîtriser nos échanges avec autrui, avec le monde entier, même, mais nous oublions que ceux-ci sont de véritables arts à manipuler avec agilité, authenticité et attention.

Les différents modes de communication


Aujourd'hui, la société se vante d'un certain nombre d'évolutions technologiques, comme celle des téléphones et de leurs applications, ou de la toile. Avec chacune de ces possibilités, nous avons un accès quasi illimité aux informations dont nous pourrions avoir besoin, à tout instant de la journée ou de la nuit, n'importe où dans le monde.
Pratique, cette ouverture n'en est pas pour autant aussi facilitatrice de rapports avec les autres que nous pourrions le croire. En effet, malgré la belle intention qu'est l'interactivité que représente cette évolution, eh bien l'ouverture que nous connaissons sur le monde limite, finalement, notre véritable connexion avec l'instant présent et les gens qui nous entourent.

Alors que nous tenons le monde entre nos mains, à travers nos smartphones et autres tablettes, nous ne tendons plus concrètement la main aux autres et nous nous retrouvons à nous enfermer, parfois même à nous isoler. Nous commandons nos courses sur le net pour éviter le contact de la foule, nous ne faisons plus travailler les commerces locaux en achetant depuis notre appartement en quelques clics, nous discutons par écrit à des gens plus ou moins proches, que l'on connait vraiment ou parfois peu...

Nous nous retrouvons alors dans une sorte de bulle, sans plus de véritables liens, voire même coupés du monde dans lequel nous vivons.

Un exemple plutôt frappant et révélateur : celui de tout un public venu acclamer une star lors de son arrivée au pays. Seule une personne a vécu cet instant présent. Une vieille dame, qui ne se cramponnait pas à son téléphone portable pour filmer et immortaliser ce moment, mais qui le vivait pleinement, en savourant avec ses propres yeux, sans cette vitrine que représente l'écran tactile. 

De quoi réfléchir sur notre manière de vivre nos évènements et nos émotions...Nous préférons les immortaliser pour s'en rappeler, plutôt que les vivre entièrement et pleinement et se remémorer avec nos propres sensations. A travers les écrans, l'interaction avec cette interface qui filtre la réalité de l'instant, nous nous trouvons coupés de nos propres sentiments et sensations.


Les interlocuteurs


Quelles sont les personnes auprès de qui nous échangeons, nous discutons, nous communiquons ?

Il y a bien évidemment : 

1. Notre sphère privée, avec : 
          - notre famille (les enfants, les parents, les frères et sœurs, pour ne citer que les liens de parentés les plus directs mais pas forcément les plus forts pour autant...)
             - nos ami(e)s, plus ou moins proches (j'entends par là la différenciation entre les "simples connaissances" et les "amis de toujours")
             - nos voisins (vous les connaissez, vous ?)

2. Mais aussi ce que l'on peut appeler notre "réseau" de carrière, intégrant : 
- nos collègues et notre hiérarchie
- nos clients ou fournisseurs

Et puis, il y a également toutes ces autres personnes autour de nous, tous nos partenaires de la vie quotidienne : le boulanger, le facteur, la caissière, le vigile à l'entrée du supermarché, le gardien d'immeuble, le conducteur de bus, le pharmacien, le commerçant, le cuisinier, ce voisin de table lorsque l'on mange au restaurant ou lorsque l'on boit un café en ville, cette personne derrière qui on attend pour passer en caisse ou avec qui on prend l'ascenseur...

Pour chacune de ces personnes, j'ai envie de vous demander : les prenez-vous réellement en considération ? Vous rappelez-vous la notion d'échanges et de service lorsque vous les côtoyez ?  Et que finalement, vous aussi, à un moment donné, vous faites partie de la sphère privée, du réseau de carrière et de ces partenaires de vie quotidienne pour quelqu'un ?

L'agilité, l'authenticité et l'attention à apporter dans tout échange 


Prendre conscience de ce fait est indispensable pour reprendre un contrôle certain concernant sa communication avec quiconque autour de soi. 

1. Et cela va tout d'abord passer par la bienveillance. 


Comment ? En vous connectant à l'autre, à votre interlocuteur. 

Cessons de poser machinalement la question "Ça va ?" en se faisant la bise, ou en se croisant, sans vraiment écouter -attendre ?- la réponse. 
Cessons les sous-entendus à travers les "J'espère que ça va bien." qui indique clairement que nous n'attendons ni ne souhaitons aucune réponse, qu'elle soit positive ou négative.

Quand avez-vous pris le temps de regarder quelqu'un dans les yeux, de lui demander réellement comment ça va, attendre sa réponse, l'écouter et en discuter
Quelle est la dernière fois où vous avez pu ressentir et partager les émotions de votre interlocuteur à travers sa réponse ? 

Il y a deux notions relativement subtiles : entendre et écouter

Je vous invite alors à laisser tomber tout filtre entre vous et vos interlocuteurs, et à prendre le temps de poser sincèrement et entièrement votre question à l'autre. Consacrez-vous à lui. A ses attentes. A ses besoins. De la même manière que vous souhaiteriez que l'on se consacre à vous le cas échéant.

 "Agis avec les autres de la même manière dont tu aimerais que l'on agisse avec toi"


2. Cela impose donc une grande marque d'authenticité. 


Interrogez-vous : suis-je davantage dans l'être ou le paraître ? Il n'y a pas de mal à ne pas vouloir entrer en conversation avec une personne à un moment donné, peut-être parce que ce n'est pas le moment pour soi. 
En tout cas, être authentique envers les autres revient à se révéler vrai envers soi, s'écouter et se respecter. En agissant de la sorte, vous éviterez bien des souffrances. D'abord à vous-même, en vous épargnant un aspect superficiel dans vos relations, mais aussi à votre interlocuteur. Ne lui donnez pas l'espoir d'un échange plus approfondi alors que vous-même n'en souhaitez pas davantage ! Cela évitera de ne pas réussir à dire non par la suite, pour boire un café et discuter des problèmes de l'autre alors que vous-même n'êtes pas en état. Anticipez le désastre de la situation : une écoute sans qualité, une discussion à sens unique, sans apport d'une quelconque aide, un sentiment d'inutilité et de culpabilité partagés par vous et votre interlocuteur.

Être authentique, ce n'est pas rejeter l'autre. C'est avouer quand c'est le moment ou non, ce qui permet de respecter ses besoins à soi (je ne peux pas supporter davantage de noirceur, alors je préfère ne pas "tendre le bâton pour me faire battre"), mais aussi de respecter l'autre, en ne se montrant finalement disponible uniquement lorsque vous serez en mesure de l'écouter réellement, de l'aider et donc de le relever.

3. Il est donc primordial de prêter attention.


Prêter attention à soi et à ce qui se passe autour de soi. Cela veut dire, lever le nez de son téléphone, interagir avec son entourage, dire bonjour, sourire, observer... 

Bref, prêter attention ça veut dire sortir de sa zone de confort, pour réussir à comprendre les autres, leur mode de fonctionnement, leurs ambitions, leurs projets, s'en inspirer, évoluer, faire le tri entre ce qui est à prendre et à laisser... 

Cela induit ne pas se mettre en première position, mais davantage prendre du recul, laisser faire, prendre le temps de saisir ce qui se passe et de voir ce qui ressort de la situation, chose que l'on n'a malheureusement plus l'habitude de faire puisque nous passons notre temps à fuir, plonger dans nos occupations et à courir après le temps.

A quelle(s) occasion(s) ?


Pour la sphère privée, lors des fêtes de fin d'année, par exemple ! 

Avec le voisinage, auprès de qui vous pouvez, par exemple, présenter vos vœux pour la nouvelle année, ce qui pourra peut-être amener à des échanges plus prolongés ? L'idée n'est pas de devenir les meilleurs amis du monde et de sans cesse passer la soirée chez les uns ou chez les autres, mais plutôt d'entretenir des relations cordiales avec le voisinage, pour qu'en cas de besoin, on retrouve aussi cet élan de solidarité qui se révèlerait utile pour tout à chacun. 

Rappelez-vous que l'on récolte ce que l'on sème

"Ne semez rien, vous récolterez de l'indifférence ; semez quelques attentions, vous récolterez l'Amour"


Avec les membres de la famille, il existe souvent des sujets de discordes voire de tensions ou même de véritables conflits
Et si les rancœurs étaient mises de côté et que l'on cherchait davantage à se réconcilier

Pour ce faire, je vous déconseille la politique de l'autruche qui consiste à faire comme si de rien n'était, à prendre sur soi, jusqu'à ce qu'un jour la soupape soit sur le point d'exploser et que l'on se surprenne à s'insurger au sujet de l'un ou de l'autre, jusqu'à le traiter de "bouffon".

Privilégions davantage des solutions, avec des terrains d'entente, des concessions de tout côté. Optons plutôt sur l'occasion des bonnes résolutions de l'année pour partager ses souhaits, afin de palier des doléances passées au cours de l'année écoulée.

Dans un cadre plus professionnel, je ne vous inviterai jamais assez à être le plus clair possible dans vos échanges. Cela va passer par un temps non négligeable à réaliser en tête à tête avec vous-même, afin de faire le point sur ce qui vous convient et ce qui ne vous convient pas ou plus. A la suite de quoi, en sachant précisément ce que vous souhaitez ou non, vous serez en mesure de l'exprimer. 

Enfin, dans toute relation, gardez en tête la volonté de faire avancer les choses, de les arranger, d'amener du bon dans des situations qui ne peuvent que s'améliorer

Vos résolutions dès maintenant 


Alors je vous le demande : agissez dès maintenant pour cesser de procrastiner et de perdre votre temps avec des futilités qui ne rendent heureux ni votre interlocuteur ni vous-même. 

Appelez votre ami(e) que vous n'avez pas vu ou entendu depuis de longs mois ;
Prenez des nouvelles des personnes chères qui sont loin de vous physiquement ;
Planifiez un petit-déjeuner, un déjeuner ou un dîner avec quelqu'un à qui vous savez que ça ferait plaisir ;
Osez aborder une personne seule sur un banc ou une terrasse de café pour engendrer une conversation ;
Rompez la solitude et l'individualisme qu'induit notre société et nos modes de vie...

Et ressentez pleinement cette joie que de vivre dans l'instant présent, avec l'autre.

"Charité bien ordonnée commence par soi-même"


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